L' hiver est sorti de sa tombe,
Son linceul blanchit le vallon ;
Le dernier feuillage qui tombe
Est balayé par l' aquilon.
Nichés dans le tronc d' un vieux saule,
Les hiboux aiguisent leur bec ;
Le bûcheron sur son épaule
Emporte un fagot de bois sec .
La linotte a fui l' aubépine,
Le merle n' a plus de rameau;
Le moineau va crier famine
Devant les vitres du hameau .
Le givre que sème la bise
Argente les bords du chemin ;
à l' horizon la rue grise
c' est de la neige pour demain
Une femme de triste mine
S' agenouille seule au lavoir;
Un troupeau frileux s' achemine
En ruminant vers l' abreuvoir.
Dans cette agreste solitude ,
La mère agitant son fuseau ,
Regarde avec inquiétude
L' enfant qui dort dans son berceau
la cheminée
en dégustant un bonne tasse de thé
très bonne semaine
IRIS
Poème de Arsène Houssaye ( 1815)
photos personnelles
carte postale " Séverine Pinaux